EGLISE
NOTRE DAME (
Paroisse
de
PLAISANCE
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Eglise gothique du XIV au XVI
siècle, église à nef unique de 38 m de
longueur, 15 m de largeur et 14,70 m de hauteur, jamais achevée,
massive, imposante et fortifiée, dominant la vallée
de l'Arros et faisant face à la chaîne des Pyrénées,
elle remonte aux origines de la bastide. Commencée
grâce à Philippe IV Le Bel, complétée
au XV siècle d'une Tour-Porche qu'entoure une superbe
galerie soulignée par une frise de masques sculptés,
puis d'une Tour de défense au XVI siècle. Des
piliers massifs soutiennent la voûte de l'édifice
qui est à une seule nef, sans bas-côtés
ni chapelles rayonnantes, avec un sanctuaire plus étroit
de forme pentagonale. Sous le porche, un trumeau à statue
partage en deux baies la porte qui conduit à l'intérieur
de la nef.
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En entrant, on est frappé
par la pureté des lignes qui semblent converger vers
le choeur. Cela n'est pas dû au hasard mais à la
largeur des murs latéraux qui diminue insensiblement
de 1,70 mètre et à la hauteur qui décroit
de 1,30 m jusqu'au choeur. La pureté et la sobriété
de la nef sont mises en valeur par l'absence de tout ornement
superflu. Les cinq travées, dont les deux premières
sont de moindre importance, sont renforcées à
l'extérieur par de robustes contreforts. Les clefs de
voûte, richement ornées et polychromes, offrent
chacune un motif différent. La première représenterait
l'évêque St EUSTACHE et la deuxième porte
ses initiales "E.B.", ainsi que les lettres "J.C."
qui sont les intitiales de Jean COLS, ce généreux
enfant de la cité qui permit la création en 1531
de la chapelle ouverte sur le mur Sud. La quatrième et
celle du choeur, en portant l'écusson aux armes de France,
attestent le parrainage royal, comme d'ailleurs l'écusson
sculpté sur la quatrième pile du mur Nord. La
clef de voûte centrale est une simple ouverture qui servait
autrefois à l'évacuation des fumées de
cierges et d'encens. Par contre, les chapiteaux contrastent
par leur étonnante sobriété. Les aménagements
du XIX siècle, fait avec le goût de l'époque,
disparurent quasiment après
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Vatican
II avec les travaux exécutés par l'entreprise locale
FERNANDEZ. Les autels en bois polychrome ont été
remplacés par des autels en pierre et par une statue de
la Vierge réalisée par André TAUZIEDE de
BOUROUILLAN. Les vitraux du choeur, représentant la vie
de la Sainte Vierge, sont dûs au maître verrier BOURDIEU
de TOULOUSE en 1861. En 1975, très endommagés, les
vitraux latéraux ont été remplacés
par des dalles de verre aux couleurs de la Vierge et du pape,
disposées par un bénédictin d'EN CALCAT.
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La
Tour-Porche présente un grand intérêt pour
la beauté de son architecture, la pureté de sa voûte
à tierceron, sa richesse sculpturale et par l'impression
de puissance qu'elle dégage, signe du rôle de défense
qu'elle devait jouer. La tour-porche, malheureusement inachevée,
sert de clocher. Sa base forme un carré de 9.90 mètres
de côté. Elle est constituée de trois entrées
en ogive de 6 mètres de haut et fermées par trois
portails en fer forgé, oeuvre d'un artisan local, M. COUTEILLE.
A 14 mètres de haut, la clef de la voûte d'ogive
en étoile porte un écusson à trois fleurs
de lys. Dans les six niches vides il y avait les effigies des
quatres évangélistes et d'Adam et Eve, effigies
détruites lors des guerres de religion. Au-dessus de l'entrée,
un écusson porte les armes du cardinal de LEVIS, archevêque
d'AUCH de 1453 à 1462. Sur le frontispice de la tour-porche,
un cartouche contenait l'effigie d'un chevalier |
terrassant l'ennemi, cartouche
qui, lui aussi, a beaucoup souffert lors des diverses guerres.
La fresque de mascarons, d'une richesse incomparable, est une
oeuvre d'art qui ne semble pas avoir excité les assaillants.
Elle représente à la fois les gens de l'époque
et des animaux fabuleux dont le message sculpté n'a pas
encore été éclairci. Par le fait que le clocher
soit inachevé, il est en lui-même une source de méditation.
Nous pouvons imaginer la hauteur de la flêche que nous aurions
sur de telles bases si la tour-porche avait été
terminée. Le modeste colombier qui couronne l'édifice
royal depuis des générations nous fait réfléchir
sur la fragilité de l'entreprise humaine. |
L'ajout inesthétique
de la petite tour de défense qui prive de clarté
la chapelle Cols peut également nous interroger. Sa construction
en 1531 n'a pas empêché les dommages que l'édifice
a subis lors des guerres de religion, en 1579 et en 1587. Vers
la moitié du XIX siècle, l'état général
de l'édifice était inquiétant en raison du
terrain très humide au Nord-Ouest. L'architecte VIOLLET-LEDUC
restaura l'ensemble de l'édifice et le sauva d'une ruine
annoncée. |
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Lieu de culte et de
culture d'hier à d'aujourd'hui, l'église Notre Dame
a connu trois vocations locales avec les abbés DE ROTON,
QUINTAN et MASSEY et deux derniers "locataires" remarquables
par leurs personnalités très différentes,
le chanoine MOUNICQ et l'abbé Georges DUBREUIL. |
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Tous les
2 ans, l'église sert de décor au Son et Lumière
organisé par Beaumarches. Elle s'embrase pendant ou à
la fin du spectacle. Son histoire entre parfois dans le thème-même
du spectacle qui change à chaque édition. Ce
fut le cas notamment lors du premier Son et Lumière qui
évoquait les 7 siècles de la bastide royale. Le
Son et Lumière s'est terminé par une procession
de l'ensemble des acteurs du spectacle et du public dans l'église
pour écouter l'Alléluia de Haëndel chanté
par l'Ensemble Vocal Mezza Voce. |
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