Le premier peuplement de la
Gascogne remonterait au néolithique, soit
8000 à 5000 ans avant Jésus Christ.
Son histoire est faite de périodes fastes de
progrès et de développement
brusquement stoppées par des
épidémies, des affrontements ou des
guerres. Le Gers est un très vieux terroir
qui ne connaîtra une réelle vie
sociale qu'à l'époque romaine. En
conquérant l'Aquitaine en 56 avant
Jésus-Christ, le lieutenant de César,
CRASSUS allait transformer les terres gersoises en
terre romaine. La "Novempopulanie", cette
troisième région d'Aquitaine, compte
à cette époque-là 9
principales peuplades telles que les "Elusa"
(Eauze), les "Ausci" (Auch) ou les "Aturi"
(Aire-sur-Adour). Au regard des vestiges
découverts à EAUZE et à
SEVIAC, il s'agissait d'une brillante civilisation
de marchands. Au VIIème siècle, des
populations de l'autre versant des
Pyrénées, les Vascons, s'installaient
sur les terres gasconnes et créaient la
Vasconie. Puis, sous l'autorité de FELIX et
du Duc LOUP, naissait la Principauté de
Gascogne qui devait s'intègrer
progressivemenet au royaume de France. La Gascogne
a connu une nouvelle ère de progrès
vers 800, avec la génération des
"Sanche". Depuis la découverte du tombeau de
St Jacques le Majeur à COMPOSTELLE au
IXème siècle, le Gers devient le lieu
de passage obligé pour des milliers de
pélerins au fil des siècles. De
nombreux monuments en témoignent encore
aujourd'hui: chapelles, abbayes et autres multiples
vestiges. L'entrée du Gers dans le monde
moderne se situerait au XVIIIème
siècle, avec l'intendant d'ETIGNY dont
l'influence fut considérable pour le
développement de l'agriculture et
réseau du routier. Les invasions
barbares
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aux IIème et
IIIème siècle, une
épidémie de peste noire en
1348, la guerre de cent ans, les
affrontements entre républicains et
bonapartistes au XIXème
siècle, les premier et
deuxième conflits mondiaux eurent
des conséquences dramatiques sur la
démographie et le
développement du
département. Le Gers a
été toujours présent
dans l'histoire de France : aux
côtés de Jeanne d'Arc pendant
la guerre de 100 ans, au service du Roi
dans les compagnies de mousquetaires, dans
les premiers bataillons pour sauver la
République, en fournissant ses
généraux à l'Empire
et en entrant dans la résistance
lors de la deuxième guerre
mondiale. En s'inscrivant dans l'histoire,
le Gers nourrit ses traditions, se forge
une identité forte tournée
vers l'avenir avec une nature et
patrimoine
préservés.
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D'ARTAGNAN,
mousquetaire serviteur du roi de
France
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Le plus connu mais aussi le
plus mal connu de tous les Gascons est incontestablement Charles
de BATZ, d'ARTAGNAN. "Les trois mousquetaires" d'Alexandre DUMAS,
ce roman de cape et d'épée le plus traduit au
monde, a fait sa popularité, mais sa vrai vie est aussi
surprenante. Le futur mousquetaire de Louis XIV voit le jour
en 1620 de Bertrand de BATZ et de Françoise de MONTESQUIOU
au château de Castelmore, commune de LUPIAC, canton d'AIGNAN,
dans le GERS. D'une famille de 8 enfants, on ne sait pratiquement
rien de sa jeunesse et de son adolescence. Comme beaucoup de
cadets de Gascogne, Charles de BATZ doit quitter sa famille
car le domaine ne peut subvenir aux besoins de tous. Embrassant
la carrière des armes, d'ARTAGNAN part vers 1640 à
PARIS, entre dans les "Cadets des gardes françaises"
où il y rencontre Jean de MONLEZUN d'Auch. C'est avec
lui qu'il fut admis en 1645 dans la compagnie des Mousquetaires.
Il se fait remarquer par son audace. Cavalier infatigable, d'ARTAGNAN
devient à la fin de 1655 capitaine d'une compagnie de
Mousquetaires du Roi dont il prend le commandement effectif
le 26 mai 1658. Le 5 mars 1659, il s'unit pour une courte durée
avec Charlotte de CHANCELY qui lui donna deux garçons.
Après quelques campagnes militaires marquées par
la prise de Cassel, Béthune et St Venant, MONLEZUN et
d'ARTAGNAN sont affectés au service du cardinal MAZARIN.
Ce dernier lui confie des missions très délicates
de surveillance de la cour pour prévenir toute tentative
de fronde et ce fut à d'ARTAGNAN que LOUIS XIV demanda
l'arrestation du superintendant FOUQUET en septembre 1661 afin
de l'incarcérer à la Bastille. LOUIS XIV le distinguera
et le nommera capitaine de la Compagnie des Grands Mousquetaires
pour services, parfois obscurs, rendus à l'Etat. D'ARTAGNAN
embrasse ensuite une carrière diplomatique dans les pays
de l'Europe du nord. Sa mémoire est particulièrement
vénérée en Hollande malgré sa participation
à une guerre contre ce pays. En 1973, LOUIS XIV devait
en effet faire face aux Pays-Bas et a dû envoyer des troupes.
Il commandait les troupes qui assiégeaient MAASTRICH
lorsque d'ARTAGNAN trouva la mort le 26 juin 1973, à
53 ans, emporté par une balle de mousquet qui lui traversa
la gorge. Il fut transporté en vain vers un hôpital
par bateau fluvial et on ne sait toujours pas où il a
pu être inhumé. Pour remercier ce fidèle
d'entre les fidèles, LOUIS XIV prit en charge les besoins
de son épouse et de ses enfants car d'ARTAGNAN, arrivé
pauvre à PARIS, ne s'était pas enrichi mais avait
cumulé de nombreuses dettes. Au cours de son existence
mouvementée durant laquelle il témoigna de beaucoup
d'humanité, Charles de BATZ ne revint qu'une seule fois
dans sa Gascogne natale. Sa statue se trouve au centre de l'escalier
monumental d'AUCH. |
Le
Maréchal Jean LANNES
Né
à LECTOURE en 1769, il s'est engagé en 1792
dans un bataillon de volontaires gersois pour combattre
en Roussillon avec les troupes de NAPOLEON BONAPARTE.
Remarqué par son courage et son sens de la décision
face aux Espagnols dans le Roussillon, il est promu Général
de brigade en 1795 après la première campagne
d'Italie, et Duc de MONTEBELLO. Dès lors LANNES
accompagnera Bonaparte dans toutes les batailles et toutes
les campagnes. Il contribua au succès de la bataille
de MARENGO (1800) et se distingua à ULM, à
AUSTERLITZ (1805), à IENA (1806) et à EYLAU.
LANNES sortit vainqueur du siège de TUDELA et participa
à celui de SARAGOSSE. Cette brillante carrière
s'acheva à ESSLING où, amputé après
avoir été blessé aux deux jambes,
il décèda le 22 mai 1809. |
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L'abbé
François Xavier Marc Antoine
Duc de
MONTESQUIOU FEZENSAC Né
en 1756 au château de MARSAN, ce religieux plus
politique qu'ecclésiastique fut l'agent général
du clergé. C'est à ce titre qu'il le représenta
lors des Etats Généraux de 1789 et qu'il
siègea à l'Assemblée Constituante.
Partisan de l'ancien régime, il est exilé
à MENTON sous l'Empire et revient sous la Restauration
en tant que ministre de l'Intérieur. Il meurt en
1832. |
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L'Amiral
Villaret de JOYEUSE
Né
à AUCH le 29 mai 1747 dans une famille de la noblesse
gasconne, Villaret de JOYEUSE fait ses études au
collège jésuite de la ville. En 1763, il
entre chez les gendarmes de la Maison du Roi où
il démontre de grandes aptitudes au commandement.
En 1765, il s'engage dans la marine comme volontaire.
De 1766 à 1770, il fait campagne aux Antilles au
cours de laquelle il est nommé Enseigne de Vaisseau
en raison de ses qualités. Nommé Lieutenant
de Vaisseau en 1773, il fait plusieurs campagnes dans
les mers des Indes. En 1781, Villaret de JOYEUSE se retrouve
dans l'escadre de SUFFREN qui en fait son aide de camp
en 1782. Bien que capturé, il s'illustra dans une
mission impossible à MADRAS contre les Anglais.
Il est échangé en 1783 et retrouve un |
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commandement
à la mer. Cette même année, il est
fait Grand Croix de l'ordre de Saint Louis par Louis XVI.
En 1784, il devient Capitaine de Vaisseau. A la révolution
de 1789, il décide de ne pas émigrer et
le 14 mars 1792 il jure fidélité à
la République. Il connaît la débandade
de la Marine jusqu'en juin 1793 où la discipline
est ramenée chez les marins. Le 16 novembre 1793,
Villaret de JOYEUSE est promu Contre-Amiral et commandant
en chef de la flotte. Il entreprend de recréer
une escadre cohérente et ouvre à Lorient
une école de canonnage. Il s'illustra en 1794 contre
les Anglais au cours d'un affrontement héroïque
où il perdra le combat mais remplira sa mission
de permettre le passage d'un convoi de 170 bateaux américains
qui devait ravitailler la France. Excédé
par l'état de la marine, il finit par donner sa
démission et se dirige vers la politique. En 1801,
après avoir évité une déportation
en Guyane en raison de sa noblesse, il retourne en commandement
à la mer sous Bonaparte et participe à l'expédition
de Saint Domingue. De 1802 à 1809, nommé
Capitaine général de la Martinique et de
Sainte Lucie, il les gouverne jusqu'à sa capitulation
face à une puissante attaque anglaise. Blâmé
à son retour en France, Napoléon réhabilite
Villaret de JOYEUSE et il devient Gouverneur général
de Venise où il meurt de maladie le 24 juillet
1812. Pour honorer ce grand marin, Napoléon fera
inscrire son nom sur l'Arc de Triomphe. On cite encore
aujourd'hui ce personnage héroïque à
l'Ecole Navale. |
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Le
Maréchal de France Blaise de MONTLUC
Né
en 1500 au château du St PUY, il ne fallait pas
attendre de ce militaire diplomatie et humanisme. Ayant
débuté comme page à la cours du
Duc Antoine de LORRAINE puis comme simple archer dans
une compagnie de BAYARD, Blaise de MONTLUC conduisit
les troupes du roi de France en Italie. Il défendit
Sienne en 1555, fut Maréchal de France sous quatre
rois et nommé gouverneur de Guyenne. Exécutant
les ordres de ses supérieurs à la lettre,
il fut un fervent pourfendeur des Huguenots lors des
guerres de religions et il laissera le souvenir d'un
homme cruel durant ces périodes troubles de notre
pays. Blaise de |
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MONTLUC
fut un guerrier hors pair et un capitaine de génie,
mais aussi l'auteur des "Commentaires", deux tomes incontournables
sur l'histoire sociale, civile et militaire de la seconde
moitié du XVIème siècle. Il y décrit
les combats, batailles, sièges et assauts, places
fortes assaillies et assiégées, faits
de guerre remarquables qu'il a connu durant ses cinquante
cinq années sous les armes. Les leçons
militaires que l'on trouve dans ce livre l'ont fait
considéré par Henri IV comme la "Bible
des soldats". Cet homme d'armes et de lettres mourut
à ESTILLAC dans le Lot et Garonne. |
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